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Laurent Garnier convertit un club punk à la musique électro

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Retour sur un événement musical du passé : Paris, 1988, Laurent Garnier, alors plus connu sous le pseudo  « Dj Pedro de l’Hacienda » séduit la capitale parisienne, jusque dans les clubs les plus réticents.

« On va voir ce que tu sais faire avec ta musique de merde. »

Avant de devenir un des pionniers de la musique électronique française et le fondateur du label français F Communications, le DJ de 50 ans, a du faire ses armes devant des publics loin d’être conquis.

Après des débuts dans la scène underground de Manchester, où il découvre les rave-parties britanniques, Laurent Garnier revient dans la capitale française à la fin des années 80 et devient résident des soirées Jungle et Wake Up du Rex Club et du Palace, clubs les plus prisés de la capitale, où se côtoient notamment Yves Saint Laurent, Mick Jagger, Serge Gainsbourg, Andy Warhol ou encore Karl Lagerfeld.

Laurent Garnier est en train de gagner ses galons de maître de soirée des nuits undergrounds et des soirées gay. Pourtant lorsqu’il rencontre Frédéric Bolling, patron du club la Locomotive, l’accueil est distant et bref.

« Tu veux essayer à La Loco, tu viens, pas de problème, on va voir ce que tu sais faire avec ta musique de merde. »

Et pour cause, La Locomotive n’est pas le genre habituel des clubs dans lesquels Laurent Garnier se produit. La Loco, adresse emblématique des oiseaux de nuits situé dans le 18ème arrondissement, est à l’époque un repère de punks, skinheads et autre rockeurs.

Peu impressionné, Laurent Garnier programme son set électro un soir de semaine, sous l’œil inquisiteur du patron du club, surveillant de près les morceaux lancés par le DJ. Frayeur pour le patron de la Loco lorsque Garnier joue un remix acid du hit de Mory Kante « Yéké Yéké ».

« T’es malade de jouer un titre africain ici ! Tu vas te faire tuer ! »

Et surprise, le public s’emballe et salue d’excitation le set du DJ né à Boulogne-Billancourt. Garnier en une soirée convertit le public punk et réticent à l’électro de la Loco. A tel point qu’il décroche une résidence dans ce même club et attire une nouvelle clientèle gay dans la boîte : chose impensable avant la résidence de Laurent Garnier.  Il instaure les soirées H3O avec un autre pionnier de la house française, Erik Rug, et le club reçoit un nouveau souffle. New Beat, techno pop synthétique, house et techno industrielle s’imposent chaque mercredi dans un club fréquenté par une clientèle majoritairement branchée punk.

Garnier se bâtit une solide réputation et devient le boss de l’électro que l’on connaît aujourd’hui… Un petit miracle à la sauce Garnier qui retourne et séduit même les publics les plus difficiles.

À propos de l’auteur

Entre la France et l'Angleterre, entre la presse et le web, dopée à la culture, et amoureuse de musique. Au saut du lit, sous la douche, dans la voiture, dans les oreilles, sans raison et en toutes occasions. De Gainsbourg à Kings of Leon, en passant par les Arctic Monkeys, Lana del Rey et Woodkid, la musique est éclectique ou n'est pas.