La musique électronique a le vent en poupe

Mercredi 12 octobre dernier, la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) présentait la toute première étude sur la musique électronique en France. La musique électro/techno/house, quoique bien implantée en France et existant depuis une trentaine d’années n’avait, étonnamment, jamais fait l’objet d’enquête de profondeur. C’est désormais chose faite avec cette analyse réalisée par Olivier Pellerin, journaliste spécialisé dans la musique électronique.

Par Julie Blanc  - Mis à jour  

Un panorama du genre

Ce rapport de 70 pages, dévoilé à l’occasion de l’ouverture du festival professionnel MaMA (Marché des musiques actuelles) à Paris, dresse un portrait et un état de santé de ce genre musical parfois dénigré et souvent stigmatisé.
« Il y a trente ans, les musiques électroniques faisaient peur et étaient parfois réprimées. Aujourd’hui, elles sont reconnues comme de vraies musiques », a indiqué à l’AFP Olivier Pellerin, coordinateur de l’étude. Associée, dans les années 80, à de simples « boom boom », la musique électronique a désormais gagné ses galons et fait partie du paysage musical français. Une reconnaissance notamment due à l’influence de la « French Touch » avec en tête Daft Punk ou Cassius. Aujourd’hui, selon une étude du ministère de la Culture, les Français de 17 à 24 ans écoutent en majorité du rap-r’n’b et ensuite de l’electro (à peu près 30 % de l’échantillon).
Le rapport précise que, l’utilisation de sons électroniques dans d’autres univers musicaux donne l’impression que la musique électro est présente partout, or, elle est très peu représentée dans les médias tels que la radio, la télévision ou encore le cinéma. Son terrain de jeu préféré : Internet.

De David Guetta au petit dernier qui cartonne, Petit Biscuit (17 ans), l’univers de la musique électronique française est vaste et bourrée de talents.

Digital et live pour maître-mots

Analysant les principaux et nouveaux acteurs de l’industrie électronique, l’étude révèle que la majorité d’entre eux sont jeunes et digital natives. La maîtrise d’Internet et l’accès à des technologies puissantes et économiques redéfinissent les règles à tous les niveaux : la production de musique, sa promotion, sa distribution (YouTube et SoundCloud en tête chez les indépendants). La grande majorité des revenus de la musique électronique en France provient cependant des festivals et des clubs, dont le nombre augmente d’année en année. Sur les 416 millions d’euros de chiffre d’affaires générés par les musiques électroniques en France en 2015, 342 millions d’euros (soit 82%) proviennent des clubs/discothèques et des festivals. Les clubs et discothèques pèsent 295 millions d’euros, soit 71% du secteur ; et les festivals, 47 millions d’euros, soit 11% du secteur.  En tout, la musique électronique représente 17% du marché global des musiques actuelles (rock, jazz, chanson...), estimé à 2,5 milliards d’euros HT.
L’électro a donc le vent en poupe et se professionnalise de plus en plus, la Sacem travaillant à institutionnaliser les droits d’auteur des DJs, dont les frontières sont encore mal définies. Le public devient de plus en plus large, et Olivier Pellerin tire une conclusion qui ravira tous les amateurs de techno-house « grâce à Internet la plupart des fans de cette musique sont bien plus érudits et exigeants qu’ils ne l’étaient dans les années 90. »
La prochaine fois donc que quelqu’un vous dit que la techno est une musique de sauvage ou que vous culpabiliserez d’aller à un énième festival d’électro, vous pourrez tout simplement dire que la musique électronique est celle des nouveaux érudits.

À propos de l'auteur

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Julie Blanc

Ma vie professionnelle : Suite à un Master en Communication Globale et et Master en Marketing à l'école de commerce de Toulouse, je me suis spécialisée dans la communication et suis aujourd'hui Community Manager et journaliste. Ma vie personnelle : Passionnée par les voyages et la musique, j'aime m'envoler dans le monde pour allier mes deux passions. Etudiante en communication à mes heures perdues, j'ai soif d'apprendre et suis toujours à la recherche de nouvelles connaissances.

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