A la découverte des artistes du Crossroads Festival 2021 : 3 questions à… Junon !

Le festival de Roubaix bat son plein avec sa 6e édition et Alex vous entraîne dans les coulisses avec des interviews de quelques-uns des artistes du Crossroads Festival 2021 : voici Junon !

Par Stéphane Bernault  - Mis à jour  

A la découverte des artistes du Crossroads Festival 2021 : 3 questions à… Junon !

Crossroads Festival : Junon sera en concert ce 10 septembre !

Le Crossroads Festival s’ouvre enfin avec une sixième édition, du mardi 7 au vendredi 10 septembre 2021, et pour accompagner votre rentrée, Alex vous propose de découvrir quelques artistes du Crossroads Festival parmi les 27 artistes émergents de tout horizon (du rap, de la pop, de l’électro, de la chanson, de la soul, du rock ou encore de la folk et du metal).

Après Eesah Yasuke, Louisadonna, Thérèse, Niteroy, Barbara Rivage, Annael et The Breakfast Club, c’est au tour de Junon de se prêter à notre interview « 3 questions à … » :

ALEX : Qui est Junon ? Quelles sont vos références metal ?
Junon (Arnaud, chant) : Junon est en quelque sorte une nouvelle naissance pour notre ancien groupe General Lee que nous avions mis en pause indéterminée en juin 2016 après quinze années au service du hard. Sous cette formule on a sorti quatre albums, différents splits et un a fait gros paquet de dates dans toute l’Europe et Russie. On avait tous besoin de faire un break et puis le temps a passé et on s’est rendu compte qu’on avait encore tous très envie de refaire de la musique ensemble comme au bon vieux temps. Junon c’est ça, la même bande de potes que dans General Lee, la même façon de voir les choses et les mêmes envies. Par contre, après presque cinq ans d’interruption, on voulait apporter un peu de nouveauté et de fraîcheur, se permettre des choses qu’on n’aurait pas osées avant, et ça passait par changer d’identité. Ce changement de nom nous a donné davantage de latitude pour expérimenter des choses différentes et changer la dynamique de nos titres. Ils se font plus insidieux, moins directs et avec davantage de couches de lecture que les titres de notre dernier album avec General Lee « Knive Out, Everybody! » qui était très punk, comme un ras-le-bol commun que l’on devait transformer en musique à tout prix. On ne traine plus uniquement cette étiquette post-hardcore qu’on nous a collée pendant 15 ans. Cela nous permet d’avoir plus de liberté sans ressentir d’attentes particulières de la part des personnes qui nous suivent depuis longtemps.

Au risque de paraître un peu cliché, on écoute tous beaucoup de choses différentes dans le groupe, de la new wave au black metal, mais on se retrouve tous sur des groupes comme Cult Of Luna, Deftones, Converge, Breach, Underoath, Neurosis, Will Haven… On joue surtout ce qui nous plait et évidemment on est influencé inconsciemment par ce qu’on écoute à ce moment-là. On n’a pas la prétention d’avoir inventé un genre. Une chose est sûre, on n’aurait pas pu composer cet EP sans ces années d’expérience avec General Lee et je pense ces nouveaux titres sont une bonne synthèse de ce que l’on a préféré composer avec General Lee. On a essayé de garder le meilleur de notre passé, de faire évoluer le tout pour ne pas se répéter et rester pertinent.

ALEX : L’EP « The Shadows Lengthen » raconte quoi ? Qu’aviez-vous à exorciser ?
Junon : On a mis de côté pour cette histoire de Covid qui a fait des ravages pour se concentrer sur un constat de l’état déplorable de notre planète et celui encore plus déplorable des mentalités de la plupart des gens à ce sujet. Une partie essayant, même à son petit niveau, de préserver un tant soit peu l’état de notre planète pendant qu’une grosse majorité, dont les plus puissants, continue de s’en foutre royalement et de tout saloper. Étant un gros client de littérature fantastique et de HP. Lovecraft et de ses grands anciens en tête, j’ai imaginé diverses vengeances de la terre face aux attaques répétées de ses hôtes, le tout orchestré par des créatures cosmiques monstrueuses qui étaient là bien avant nous cette Terre alors sans vie et primitive. Par contre pour le texte de « Carcosa » -tiré de la nouvelle « The King in Yellow « de Robert W. Chambers, publié en 1895 dont on peut retrouver de nombreuses références dans la première et excellente saison de la série « True Detective- « Carcosa » serait une cité maudite située dans un autre espace-temps et considérée comme un lieu de culte dans lequel des rituels macabres et des sacrifices ont été perpétrés. On a tenté de retranscrire les différentes phases mentales d’une personne embrigadée dans une secte : le processus psychologique de conversion progressif, cette dualité psychologique et ce passage d’un extrême à l’autre, du monde réel à celui de « Carcosa ». Les thèmes sont donc très sombres et apocalyptiques, mais ça reste un formidable exutoire et je te rassure on n’est pas une bande de tristes sires pour autant.

ALEX : Le metal de Junon en live, ça donne quoi ?
Junon : Ce concert du Crossroads sera le premier le tout premier de Junon et la première fois que nous remontons sur scène tous les 6 depuis 5 ans. Forcément on doit faire face à un peu de pression, mais c’est un état de stress positif qui nous manquait à tous. On va essayer de reproduire les titres de notre premier EP au mieux -avec l’on espère une énergie décuplée par la scène- et on rejouera pour l’occasion deux titres plus anciens de General Lee que l’on a eu plaisir à ressortir des cartons. Attendez-vous donc à une alternance d’orages et d’éclaircies jouée à très fort volume.

En attendant le début du festival, Alex vous fait découvrir le teaser du Crossroads Festival 2021 :


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